lunes, 14 de septiembre de 2009

Malgaches en Reunión

Le Moring, art de combat afro-malgache : Une mémoire interculturelle de
l’esclavage dans les petites îles du sud-ouest de l’océan Indien occidental
Sudel FUMA
Université de La Réunion, CRESOI

En 1714, l’Île Bourbon comptant seulement 623 colons blancs et 534 Noirs malgaches et africains, on peut penser que le Moring n’est pas encore développé. Le développement de la culture du café pendant la période de Mahé de Labourdonnais change le contexte socioculturel avec l’introduction massive d’esclaves malgaches et africains tout au long du XVIIIe siècle. La
traite des Noirs, notamment des esclaves malgaches, plus nombreux que les esclaves africains
au XVIIIe siècle, emmène dans l’Île plus de 160 000 esclaves entre 1723 et 1810.9
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Art codifié, soumis à un rituel précis comme à l’origine, le Moring adopte des formes et un style réunionnais dès son implantation à Bourbon. Cependant, selon les localités et l’importance numérique du groupe ethnique, des nuances de style marquent la vie du Moring réunionnais. Ainsi, en 1839, un récit de voyages donne quelques explications sur les combats d’esclaves. « L’esclave »selon l’auteur, « met en chanson les problèmes de sa vie. Après les danses, il y a toujours des rixes, mais c’est presque toujours à coups de têtes et à coups de poings que s’attaquent les adversaires. Les témoins excitent les combattants, ils désirent un combat aussi sanglant que possible. La lutte ne cesse que lorsqu’il y a un des deux combattants sur le carreau »11. Cette description faite avant l’abolition de l’esclavage en 1839 montre deux esclaves dans une position de combat proche d’un combat du nord de Madagascar ou des Comores que d’un combat de Moring du XXe siècle où l’utilisation des coups de pied était autorisée.
9 Deschamps H., Histoire de la traite des Noirs de l’Antiquité à nos jours, Paris, 1972, p. 112. Au XVIIIe siècle, les Français des Mascareignes acquirent des captifs sur la côte est de Madagascar. Les principaux centres de traite étaient à Foulpointe à partir de 1756, puis Tamatave. Le trafic dépassait les 2 000 esclaves par an en moyenne dans les grandes années.
11 Arago, J., Souvenirs d’un aveugle, voyages autour du monde, Paris, 1839, p. 217.
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/b2006/Fuma.pdf

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